Couleurs d'océan, couleurs de vie,

du bleu dans les yeux,

transparence comme le temps qui s'arrête,

grise pour les jours maudits et

verte ouverte aux rires de la vie

Pourquoi on installe des bouées de sauvetage si loin de la mer ?

Surtout qu'il faut grimper vers la bouée, comprendre comment la retirer et repartir vers la personne qui a eu largement le temps de boire  la tasse

Une rencontre surréaliste à cet endroit de Brigneau sans le sud Finistère

Où l'eau n'arrive que lors des marées hautes

C'est peut être pour faire joli ?

Donner une touche d'orange dans le vert des arbres...

En tout cas c'est amusant  pour les gens de passage

Je suis seul au port

apportant de la couleur

sur cette mer grise et ridée

O' la solitude

que de fois cette bouée a pu la vivre

On l'appelle même un corps mort, c'est dire

La solitude c'est vivre sans pouvoir partager

Aujourd'hui cette bouée n'a rien à partager

que son reflet dans l'eau

L'envie de  rire, l'envie de pleurer

personne ne sait ce qu'elle ressent

Elle pleure de rire

et rit de pleure

O' la solitude

Je t'ai cherché depuis si longtemps

O' la solitude je t'ai enfin apprivoisée

Les autres doivent changer à Nation dans le métro de la vie

O' la solitude

qu'il est doux de pouvoir rêver quand on le veux

pour se refléter à perte de vue

d'être l'unique reflet de soi

comme si l'eau était un mirroir d'un monde bi polaire

J'erre au fil de l'eau maintenu au sol par une chaine

Je n'envie même pas le goëland qui peut aller où il veut

O' la solitude

c'est vivre libre dans un monde fou

en se foutant bien du temps qui file

comme l'eau d'une marée à l'autre

O' la solitude que j'engeule

O' la solitude que j'aime très fort

La veillesse c'est ce cannot immobile

Qui se demande qui va le regarder encore

Encore envie de partir en mer

Mais la veillesse on ne peut pas la distancer

Ce cannot sera surpris par le printemps des arbres

lui faisant un écrin de verdure

même si pour lui c'est l'éternelle hiver

La vieillesse c'est ne plus servir à rien

faire taire ses rêves et ses passions

rester seul là où on l'a déposé un soir

La vieillesse c'est une peinture qui s'écaille

des cordage qui sentent la fin

Qu'ils faillent un jour se rompre dans la vase

La vieillesse c'est un peu de soleil

qui vient rechauffer le coeur de ce cannot

C'est se sentir encore beau

au détour d'un chagrin

La viellesse c'est l'abandon au fond d'une vasière

c'est de l'herbe déjà prête à le reprendre

La vieillesse c'est de la solitude rude et inévitable

La viellesse c'est cotoyer des connots en plastique

aux couleurs chatoyantes qui brillent de plaisir

au midi du soleil

C'est des cannots d'un autre temps

de notre temps

orange ou rouge ou vert

C'est multicolore alors que le vieux cannot

a sa peinture qui se détache comme des rides

Mais qu'il est beau ce vieux cannot

Tout comme ce nouveau

adossé aux arbres prêt pour sortir de la vase

et partir à la godille vers une coque en plastique

d'un temps nouveau

Le notre

Le bois est mort

Mais le plastique comment va t'il vieillire ????

Nul doute qu'il ne sera pas aussi joli que ce vieux cannot en bois

Oh ! comment va tu Murielle ?

Comme l'océan entre tempête et calme plat

Il y a les vagues qui se fracassent sur les rochers

L'estran fait d'algues pour les goëlands

Et moi qui dort profondément dans mon canapé

Oh ! comment va tu Murielle ?

Comme le ciel au dessus de l'océan

Avec des troués de bleu au milieu des nuages noirs

Il y a le vent qui souffle dans mes cheveux

Et moi qui rêve sous ma couette bien au chaud

Mon lit est comme un bateau ivre

Dérivant sur l'eau transparente

M'emportant vers les îles

je ne sais ni où ni quand... j'attend docilement

Mon canapé est un délire

Comme une vague qui m'éclate à la figure

L'eau est froide vue de la chaleur de chez moi

Un cauchemad qui me sort de ma torpeur foudroyante

Oh comme j'aime l'océan !

Mais aujourd'hui ma déraison

M'empêche d'aller plus loin que mon lit

pour des nuits sans rêves ni étoile dans le ciel

Oh comment va tu Murielle ?

Je prend ma marée de médicaments au jusant des jours meilleurs

L'eau monte comme ma folie

De l'écrire évite l'encre en rouge sang sur l'océan

Oh comment va tu Murielle ?

Comme l'océan entre marée haute et marée basse

D'écrire ce poème, le moral revient sur les rochers regardant l'océan

Je vais aller me coucher rêvant de goëlands et de bateaux dérivant au grés du vent